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témoignages
Témoignages du public à l’hommage à Laura Sheleen
Public lors de l’hommage à Laura Sheleen ©Ulysse
par Yann Anquetin
Merci pour l’organisation de cette journée. Les interventions et propositions étaient variées, et j’ai apprécié l’alternance de propos cliniques et personnels. Même s’il était peut-être un peu dur de rester disponible aussi longtemps assis à l’intérieur, c’était un véritable beau moment. J’ai particulièrement apprécié la projection du film de Ève Alexandre, et la danse de la fin. J’étais content de pouvoir être là. Cela faisait plus de dix ans que je n’étais plus en contact avec Laura et son enseignement, si riche et profond. c’était assez perturbant et émouvant de sentir autant de souvenirs remonter à la surface. Cela m’a donné envie de pleurer, de rire et de danser. Et de reprendre contact avec ce travail. J’espère avoir l’occasion de participer à des ateliers ou des stages sur Paris si jamais cela se présente.
par Elisabetta Viviano
Je vous remercie pour votre projet de diffusion de l’enseignement unique au monde de la Maestra Laura Sheleen et pour continuer ce chemin avec votre recherche de groupe.
par Pierre Lascoumes
Bravo et merci de votre initiative. J’ai travaillé avec Laura et Denise dans un groupe où se trouvaient danseurs et acteurs. Nous avons fait les stages Espace-temps et ceux sur les masques. Je suis étonné que votre programme n’envisage le travail de Laura que sous l’angle art thérapie. C’est réducteur. Elle s’intéressait à la création et à l’aide à la création, travail qu’elle avait amorcé avec Jacques Dropsy. Il serait bien que pour les archives vous envisagiez aussi cela. Bon colloque, bien à vous.
par Jean Masse
Merci de ce courrier et de cette annonce pour évoquer cette personnalité d’une danse engagée auprès des personnes. Au‐delà de la thérapie Laura a marqué de son empreinte une manière de répondre à des êtres en recherche de leur profondeur et de traverser leurs difficultés pour un renouvellement du vivant. Je ne pourrai être des vôtres en ce week‐end du patrimoine, mais je reste en lien avec toutes celles et tous ceux qui l’ont croisée et qui se retrouveront à cette occasion. De tout cœur avec vous et merci à Amy Swanson et au Regard du cygne qui accueillent cette rencontre.
par Nicole El Hayani
Encore un grand merci à toute l’équipe pour cette manifestation très réussie, qui nous a rassemblé dans l’émotion de retrouver l’enseignement de Laura et les stagiaires avec lesquels nous avons partagé ces moments intenses, et le plaisir de découvrir d’autres personnes qui ont gravité autour de Laura et d’autres visages de celle‐ci et de ce ce qui a émergé de ses recherches. J’ai été frappée par la bienveillance qui régnait de part et d’autre durant cet hommage, héritage sans aucun doute de Laura, qui a su développer en nous le respect de l’autre, malgré nos différences et inévitables imperfections humaines. Une belle réussite. Chaleureusement Nicole.
par Amy Swanson
J’écoute le très long (3 heures !) interview de Fabrice Dugied avec Laura, diffusé par le CND : fascinant et très riche. Les deux sont si intéressants, aimant — l’un et l’autre, le travail, le temps passé. Plein de considération et respect. Merci de votre engagement à organiser cet événement !
par Judith Klein
Je prends l’avion de New York pour Paris demain (…) Je viens pour cet événement important. Laura Sheleen fut (et reste pour moi) un être super important dans ma vie. Je la nommais ma mère de la danse.
par Denise Yerles
J’ai eu la joie de rencontrer et de suivre l’enseignement de Laura pendant pas mal d’années, notamment en Belgique où j’ai organisé des stages pour elle. Nous avons tissé des liens profonds d’amitié et elle restera pour moi et ma famille un phare de vie. Elle a été proche de toutes nos créations théâtrales qui ont été nourries par son enseignement. J’ai eu l’occasion de vivre le moment fort de son enterrement avec quelques uns… et je suis heureuse de voir tout ce qui se profile comme hommage pour elle.
Public lors de l’hommage à Laura Sheleen ©Ulysse
par Brigitte Comte
J’étais présente samedi à l’hommage et ne pouvais rester plus longtemps. Pour les ressources, j’ai travaillé avec les masques fabriqués au moment des stages avec Laura après les stages: mises en espaces et chorégraphies. J’en ai gardé des photos car j’avais donné tous mes masques à Laura pour une exposition en Suisse dans les années 80. Pour l’histoire de la danse, je pense qu’il faudrait écrire sur la participation de Laura Sheleen à la génération de pionniers qui ont construit la danse moderne en France dont elle a fait partie mais en restant très isolée. Il ne reste plus que Françoise et Dominique Dupuy vivants, Puisque Jacqueline Challet Haas qui en portait une bonne part vient de décéder.
Ce qui me vient à l’esprit en ce moment est surtout l’appartenance de Laura à toute une génération qui a créé la danse moderne en France: Jacqueline Robinson, Karin Waehner, Jacqueline Challet‐Haas avec laquelle j’ai plusieurs fois parlé de Laura. Jacqueline Challet avait pris des cours avec Pina Bausch en Allemagne. Et bien sûr Françoise et Dominique Dupuy.
(…) Enfin, je pense que Laura a apporté ce que la nation américaine lui a appris : le lien au sacré, à la terre des indiens donc l’anthropologie et l’ethnologie. Ces disciplines existent depuis le début au USA avec Ruth St Denis et Ted Shawn qui voulait devenir prêtre. Doris Humphrey et Martha Graham ont continué cette exploration pas seulement pour les chorégraphies; car quand même, les européens se sont installés sur cette terre avec un génocide et peut être que la danse le ressentait inconsciemment. C’est mon opinion en tous cas. Laura a eu un parcours ardu, et a créé beaucoup seule. Mais personne ne vient de nulle part. Elle vient de là, de cet élan des années 30 aux USA et de la création de la danse moderne. Cet élan m’a enthousiasmé quand j’étais toute jeune. Elle souriait beaucoup quand elle me voyait faire du Graham pendant les impros. Je devais lui rappeler des souvenirs. Et puis il y a la pensée de Laban sous tout cela, si envoutante. Jacqueline Challet lui a consacré sa vie.
PS: cet hommage à Laura m’a fait beaucoup réfléchir comme vous le voyez.
par Bernard Senn
C’est avec émotion que je vous adresse toute ma reconnaissance pour ces deux magnifiques journées d’hommage à Laura. Les paroles partagées, les images offertes, les ateliers pour dépoussiérer une pratique, tout cela a puissamment contribué à honorer les formidables apports de Laura et à me redonner une responsabilité face à l’héritage. Merci mille fois pour votre générosité.
Aujourd’hui, après ces deux journées au regard du cygne, j’éprouve à la fois un sentiment et un goût d’immortalité, réveillés par ces expériences transcendantes, sacrées et immuables et à la fois une profonde nostalgie de ces temps heureux où je cheminais aux côtés de Laura et qui n’existent plus et me renvoient à ma propre finitude.
Dans le cadre de l’exposition, la photo où l’on voit danser Laura et Jacques Dropsy m’a percutée. Permettez moi de vous partager mes réflexions à propos de ce couple que j’ai toujours idéalisé même si je connais les affres des déchirements intenses qu’ils ont traversé par la suite. J’ai commencé plus ou moins la même année (1983 ou 1984) un travail de recherche avec l’un et l’autre, travail qui s’est poursuivi de façon intensive durant pratiquement 20 ans avec tous les deux. Les masques avec laura et la psychotonie, le tai chi et la méditation avec Jacques. Même si chacun d’eux n’évoquait que très rarement l’autre, il était entendu que ces formidables outils étaient nés d’un creuset commun où chacun avait contribué à l’émergence de ce trésor. Je ne peux imaginer une voie sans l’autre. Laura et Jacques sont pour moi des figures parentales, un père et une mère spirituels. Et je me devais d’être loyal avec chacun d’eux. Les voir danser heureux et légers sur cette photo m’a donné puissamment envie de les réunir à nouveau et, d’une certaine façon, de questionner sur leur période de relation commune qui a été tant fertile.
Quelqu’un d’entre vous les a‐il connus à cette époque et pourrait témoigner de cette période ? Durant quelles années étaient-ils ensemble ? Comment travaillaient‐ils à l’émergence de ces différentes disciplines ? Mais peut‐être sommes‐nous tous trop « jeunes », venus une fois les gestations abouties. Je serais heureux de recevoir vos résonances. Encore toute ma reconnaissance pour votre très bel hommage. Et pourquoi pas imaginer d’autres temps de souvenir à l’avenir.
Bernard Senn (Genève).